Philippe Durand

Beograd

Que montrent en effet ces photographies ? Pour toutes vues de Belgrade, ce sont ici, pour la plupart, des vues de sols. Nids-de-poule et autres fissures, comme dessinées sur, ou gravées dans l’asphalte. Lignes imprévisibles, avant que de les suivre, car c’est le temps qui les a tracées, comme des rides. Lignes sur lesquelles on observe tantôt l’effort de l’homme pour en conjurer les effets, réparer ce qui a été usé, le recouvrir d’une nouvelle peau, tantôt l’effort de la nature, profitant de ce délitement, pour reprendre ce qu’on lui avait d’abord ôté, feuilles ou fruits arrivés là au hasard des vents, excroissances des herbes, celles qu’on dit mauvaises, venues patiemment du sous-sol, autant de touches de couleur, pour l’œil, sur camaïeu de gris.

François Coadou Voir, enfin 2009

  • Beograd, Centre d’art contemporain Madeleine Lambert, 2009
2009

Impressions numériques, dimensions variables