Philippe Durand

Offshore

Philippe Durand s’intéresse au décalage entre l’image magnifiée par la publicité de ces signes et de ces objets et leur fonctionnement réel. Les figures, les sujets des photographies donnent à voir les indices de production d’une société capitaliste. Suivant la logique des photographes purement visuels il faudrait, en ultime conséquence, appeler Philippe Durand un photographe (tout comme Christopher Williams), car les deux font le travail que les photographes refusent de faire : représenter tout ce qui est produit par le monde marchand pour être représenté. Le reste, c’est de l’exotisme.

Cette accumulation d’images sur les supports les plus divers, il faut les ramener à nos consciences ; cesser de les traiter comme des parasites sur lesquels nos regards doivent glisser. Mettre en lumière formes et images subliminales. Nous voilà en plein débat sur le réalisme. Qu’est-ce qui constitue le réel ? Le monde de la visibilité produit sous le régime capitaliste : information, publicité/marketing, divertissement, savoir, culture ? La pollution visuelle, propre au nouveau capitalisme, entre en écho avec l’opacité du monde de la finance, celui qui régit le capitalisme ultralibéral appliqué par la société du Mont-Pèlerin.

Joerg Bader Voyez ce que vous ne voulez pas voir alors que nous le produisons pour que cela soit vu


- On ira tous au paradis fiscal, CentrePhotoGeneve, 2008

- Offshore, CPIF Pontault-Combault, 2008

2009

Impressions numériques, dimensions variables