Philippe Durand

Chauvet

La première impression laissée par les photographies est celle d’une absence complète de symétrie : les figures semblent assemblées au hasard et leur présence ou leur absence contingente ; elles n’entretiennent avec leur support aucun rapport sensible et semblent flotter dans l’espace. L’interaction des éléments naturels et des figures crée un nouveau schéma spatial : le processus de surimpression répète sans le redoubler « le geste de l’homme qui a placé deux points derrière un stalagmite ou sur les lèvres d’une fente et qui témoigne de l’exercice d’un choix ».

Le recouvrement des images qui viennent se confondre en une image unique révèle l’intrication des figures dans les formes naturelles du support dont la surface intervient à la fois comme cadre et comme génératrice de volumes, faisant naître des replis de la roche des fractures et des lignes obliques, des sinuosités et des axes de symétrie émancipés du point de vue de l’observateur, inéluctablement prescriptif.

Philippe Alain Michaud Préhistoire de la photographie, 2020

2020

C-print, 103 × 127 cm