Philippe Durand

Rust And Flowers

Un tas de pierre dont on ne sait si c’est un chantier, un dépôt ou un semblant de carrière devient une ville foisonnante. Le motif d’une ombre portée sur le bitume devient un objet aussi important et imposant qu’une rambarde de fer forgée ainsi que le flash rouillé d’une palissade métallique venant nous sauter à la figure. Ensuite, viennent les subtilités des reflets, lorsque la flaque, miroir d’eau, prend la couleur azurée du ciel, la plaque d’isorel vitrée renvoie l’image laiteuse d’une parcelle de paysage urbain, les drapés d’une vitrine enregistrent les accroches de la lumière. Le dédoublement affole le champ visuel lorsqu’une paroi couverte d’énormes chips, mirage d’une vision photographique, vient barrer l’échappée de l’arrière plan.

Un mur dessine une carte de sa peinture écaillée, un autre esquisse un mystérieux poème anonyme, d’autres parois et murs. Les grilles et grillages se jouent également de ces interférences, où chaque élément vient recouvrir ou découvrir un aspect très jouissif de cette complexité urbaine, dont chacun peut faire l’expérience, et que nous donne à sentir, de manière exacerbée Philippe Durand, trouvant là une métaphore de la vie grâce à tous ces dispositifs, ces assemblages et à leurs interactions, au cœur de sa métaphotographie.

Lise Guehenneux Mauvaise herbe

2012

Impressions numériques, dimensions variables