Cinéma
Quelques salles de cinéma à Lyon, dont certaines ont été marouflées sur toile puis tendues sur châssis
Ce sont des images prises à l’intérieur de salles de cinéma allumée et vidée de son public, sans que l’on sache si son cliché précède ou vient après la séance d’un film. Son objectif est tourné vers l’écran blanc, surface de projection matérielle mais également métaphorique. Ce travail s’inscrit dans une période-charnière de la carrière de Philippe Durand. En effet, au cours de sa formation à l’École des Beaux-Arts de Lyon au milieu des années quatre-vingt, Philippe Durand s’intéresse au cinéma expérimental et son œuvre naissante en prend alors la forme. Le développement de sa pratique de la photographie peut s’apparenter à un lent processus de déconstruction de son propre rapport au cinéma. Il commence par réaliser en 1987 des photographies d’objets à ta table lumineuse, puis entre 1988 et 1989, il prend des clichés en noir et blanc de pierres blanches de la Drôme. Dans ce travail, il recherche une sorte de dispositif naturel du cinéma qu’il décrit à la manière d’un haïku : “caillou blanc/ombre d’herbe/spectateur/soleil” ou “écran/image projetée/spectateur/projecteur”. À travers cette série de photographies dont Le Cinéma fait partie, Philippe Durand fait en quelque sorte son deuil du cinéma et semble nous dire, sans que l’on puisse néanmoins y déceler toute forme de nostalgie, que la séance est bel et bien finie.
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